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Fanny Balian (Bousquet), une écrivaine du pays

À tout juste 27 ans, Fanny Bousquet, a publié son premier livre : « L’Arménien du Roi Soleil – Marcara, le destin d’un oriental au service de la Compagnie française des Indes ». Cet ouvrage, fruit de longues heures de recherches et d’investigations, a été récompensé par le prix « de la meilleure biographie des Trophées Littéraires des Nouvelles d’Arménie ». Entre les murs de la médiathèque où elle viendra prochainement présenter son œuvre, la jeune femme nous a raconté son enfance depuis  Saint-André de la Roche (où sa famille réside toujours), à son rêve d’écriture devenu réalité.

Parlez-nous de vous Fanny

Petite, j’étais scolarisée à l’école Germaine Chemin à l’Abadie. Je me souviens bien de ce puits situé dans la cour où nous jouions aux cartes et des odeurs de la végétation qui stimulaient notre imaginaire…

Après l’obtention de mon baccalauréat, je suis partie faire mes études à Paris où j’ai obtenu deux masters de philosophie à la Sorbonne (philosophie générale et philosophie esthétique). En parallèle, j’ai effectué une licence d’arménien à l’Institut national des langues et civilisations orientales. 

Depuis, je mène une activité journalistique, j’écris notamment des critiques musicales pour « Première Loge » et je me consacre à mes projets d’écriture.

fanny bousquet

Pourquoi cette passion pour l’Arménie ?

« Mon arrière grand-mère était arménienne. J’ai choisi le nom d’auteur « Balian » afin de lui rendre hommage. Je me posais des questions sur mes origines. Au fil de rencontres, et notamment d’un libraire qui a éveillé ma curiosité sur cette culture, j’ai développé un intérêt certain pour l’Arménie, ce qui m’a permis d’apprendre cette langue et de mener à bien mes recherches sur Marcara. Il avait une vie vraiment passionnante, digne d’un roman. C’est un honneur de pouvoir raconter son histoire ».

Pourquoi avoir choisi d’écrire une biographie plutôt qu’un roman ?

« Il s’agit d’une commande de mon éditeur (éditions Temporis). J’ai eu connaissance de ce personnage oublié du XVIIe siècle par une excellente professeure d’histoire dont j’ai suivi les cours à l’Inalco. J’en ai parlé à mon éditeur qui a tout de suite senti l’intérêt d’écrire une biographie sur cet homme dont la vie rocambolesque est digne d’un roman et qui joua un rôle fondamental dans le commerce international. À part quelques articles d’universitaires, rien n’avait été publié sur Marcara et de nombreuses archives restaient encore à être exhumées. Mon éditeur m’a alors proposé de me lancer dans cette entreprise délicate : mener l’enquête sur ce personnage de façon à retracer sa vie, trouver les sources, les fragments, les traduire parfois, les déchiffrer, tout en utilisant un style littéraire, ce fut un véritable voyage pour raviver sa mémoire, passionnant ! ».

Remise du prix des Trophées Littéraires des Nouvelles d’Arménie

Qu’est ce qui vous plaît le plus, écrire ou faire des recherches ? Avez-vous d’autres passions ?

« Je pense que l’on ne peut pas bien écrire et manier les subtilités de la langue sans « faire des recherches ». Écrire et faire des recherches sont indissociables, mais faire des recherches n’est pas forcément rébarbatif, cela n’équivaut pas forcément à être un « rat de bibliothèque », c’est plutôt une quête exaltante et l’écriture en est l’accomplissement.

J’ai d’autres passions oui, comme le chant lyrique et l’opéra que j’ai longtemps pratiqué. Je crois beaucoup à la musicalité des mots pour susciter des émotions. Un livre, que ce soit un roman, un recueil de poèmes ou un essai, donne toujours le ton. On en tire toujours une résonance particulière. C’est une expérience intime qui peut parfois orienter notre vie ».

Quels sont vos projets ?

« Je vais publier prochainement un recueil de poésies : « Pensées débusquées ». Je travaille actuellement sur une autre biographie mais je ne peux pas vous en dire plus.

J’aimerais aller en Perse afin de pouvoir poursuivre mes recherches, mais c’est malheureusement impossible pour le moment ».

Un conseil de lecture ?

« Je vous conseille de lire « Lettre à Marcella » du philosophe Porphyre de Tyr. Cette lettre parle à chacun de nous, nous dévoile des réflexions intimes sur la vie, l’amour et le sens de l’existence ».

Une rencontre avec Fanny Balian sera organisée à la rentrée prochaine à la médiathèque.

14 juin 2023