Quelques mots-clés tracés à l’encre noire. Ce sont les seuls indices qu’auront les lecteurs voulant s’essayer aux livres-mystères.
Ne pas juger un livre à sa couverture. Pour les bibliothécaires Sandra Hollard et Christophe Truglio, ce n’est pas qu’une simple expression. Depuis quelques jours, un présentoir chargé d’ouvrages soigneusement emballés a fait son apparition à la médiathèque.
L’objectif : donner une seconde chance à des livres récents de qualité, mais n’ayant pas rencontré un gros succès auprès des lecteurs. « C’est souvent la couverture qui oriente le choix, explique Sandra Hollard. Il faut une photo, sinon ça ne marche pas, etc. Là, on ne voulait pas qu’il y ait cette influence visuelle. On a donc cherché à rendre les livres plus attractifs en s’appuyant seulement sur des mots-clés ».
Pratique très en vogue dans les pays anglo-saxons, elle a même donnée naissance à une société, « Blind date with a book », qui propose de se faire livrer des livres-mystères directement chez soi.
« Jusque là, on a eu un retour très positif, se réjouissent les responsables de la médiathèque. Les personnes ouvrent le livre chez eux : il y a un petit côté « déballage » qui rappelle l’excitation d’ouvrir ses cadeaux à Noël ou aux anniversaires. »

Aide au choix précieuse pour les éternels indécis des rayonnages, seconde jeunesse pour des ouvrages tombés un peu trop vite dans l’oubli, les livres-mystères encouragent aussi à aller vers des auteurs qu’on ne connait pas et que l’on n’aurait pas forcément choisis. Une invitation à la découverte, qui fait la part belle à l’imprévu.